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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 16:47

Montpellier Train Station by lithium 84

 

Je me suis tournée en arrière, et je nous ai revus. Nous étions deux enfants. Nos mots étaient maladroits et nos épaules fragiles. Rien ne devait nous arrêter. On avait le courage de notre âge, la candeur, l'innocence. Et on brisait tout ça à coups de poings. On était morts de faim. On voulait vivre, hurler, vibrer. On voulait tout. Ensemble. Le temps a couru pour s'échapper, et nous nous sommes trouvés. J'avais ces putains de frissons, les entrailles emmêlées, j'aurais pu rester là, toute la vie, en mourir, de soif et de faim, je me nourrissais de toi. Plus rien n'était réel, j'avalais chaque seconde à m'en étrangler. J'étais là. Pleinement là, absolument là. J'enregistrais pour que ces instants durent toujours, quelque part, dans un coin de mon cerveau. Pouvoir revoir tout ça, l'avoir encore entre les doigts. Tu es devenu mon ombre. Je savais. J'avais peur, mais je savais, instinctivement, j'en étais persuadée. Ça ne pouvait pas s'arrêter là, on n'avait rien vécu. Tu es devenu mon obsession. Je n'étais faite que de toi. Et j'attendais mon tour. Comme par miracle, mon tour est venu. J'attendais là, sur ce quai de gare, comme si je n'en étais jamais partie. Comme si j'avais grandi ici, au milieu des retrouvailles et des adieux, comme s'ils m'avaient sculptée, durcie.

Et voilà, c'était maintenant. Tout convergeait vers cet instant. Le dernier jour du reste de ma vie. Nous avons vécu. Hurlé. Vibré. Avec la sagesse de notre âge. La douceur. On ne s'y attendait pas mais elle était là. Un peu de calme. Beaucoup de simplicité. Elle était belle et elle s'usait. Face à la réalité, elle rouillait.

 

Putain.

 

Elle s’abîmait.

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 03:04
Cette fille, c'est personne. Juste ses reins et sa nuque et ses fesses, maintenant, sous mon regard flou. Je suis un loup affamé de sa chair tendre sous mes dents, de ses os qui craquent sous mes doigts. Je veux l'entendre hurler, me rappeler que je suis l'intru dans son corps, qu'elle ne fait que subir les va-et-viens de ma virilité dans ses courbes délicieuses et humides. Je vais la tenir fermement par les hanches et la regarder se tendre sous les coups de mes reins. Elle n'est là que parce qu'elle aime ça, c'est un service que l'on se rend, on mélange nos corps pour le plaisir pur de l'union. Peu importe qui nous sommes, deux êtres de chair avides de jouissance clandestine. Après l'amour elle ne voudra pas se taire, j'aurai envie de me noyer encore un peu dans des substances qui me maintiennent au plus près de mon identité d'homme. Je la regarderai avec un sourire en coin, au fond de son décolleté. Je lui parlerai brutalement de son corps que je vois cambré sous le mien et elle brûlera pour que je la prenne encore. Ce ne sera que ça, la compagnie pour une nuit d'une femme qui s'offre à mon plaisir animal, celui de l'homme qui après l'acte se remplit d'un orgueil illimité.
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"J'écris des poèmes à l'ombre des jeunes filles en pleurs"

Ils étaient sa nourriture, l'encre de son stylo. Elle les aimait tendrement et en silence, elle y pensait comme on prie.

Symboliquement