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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 09:14

 

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Elles sont perdues dans ton labyrinthe. Tu leur as menti, tu n'as été que contradiction. Tu les as bercées de belles histoires, tu leur as promis qu'elles seraient des princesses. Tu les as regardées grandir en resserrant l'étreinte. Tu as nourri leurs obsessions, leurs fantasmes. Tu t'es nichée sous leurs paupières tu les as harcelées d'images obscènes. Comme un miroir déformant, autant d'images d'elles mêmes qu'elles admiraient. Tu as dicté leur conduite, créé le doute et le dégoût. Elles ne savent plus quel chemin prendre alors que le culte de l'image s'abat sur elles. Tu as créé une génération angoissée que tu soignes avec du Xanax. Tu es devenue laide. Tu es devenue folle et tu nous obsèdes, tu nous épuises, tu nous tues.

Comment feras-tu, quand tu n'auras plus d'enfants ?

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 18:54

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     Marie, dans ses robes blanches et légères. Marie, à l'odeur obsédante. Marie qui m'appelle, Marie qui me rassure, Marie qui me tue. Je ne sais plus quand notre histoire a commencé, comment nous nous sommes rencontrés. J'ai oublié parce que Marie prend toute la place. Marie s'invite et me surprend, elle est discrète et ne m'ennuie jamais. Je la connais sur le bout des doigts, sur le bout des lèvres et de la langue. Elle me fait perdre la tête, Marie. Mais elle me rassure et m'apaise. Marie me berce et me fatigue, dans ses bras je dors comme un enfant, mais elle m'empêche de rêver.

    C'est trop dur de s'passer de toi, Marie. Encore plus dur de te quitter. Mais Marie faut que j'parte, tu m'étrangles, tu m'avales. Faut que j'te laisse, Marie, tu embrumes mon esprit. T'es à la fois si douce et si cruelle. J'vais ouvrir la cage, Marie, faut que je sorte de cette prison. J'veux oublier l'effet que ça m'fait de t'avoir tout près de moi. J'veux t'oublier, Marie, absolument, t'oublier.

 


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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 10:22

       J'étais belle et immaculée. Blanche comme neige, comme ces petites dents que mon sourire immense découvrait largement. J'étais l'innocence, mes pommettes rondes et roses, la clarté dans mes yeux, je me posais partout comme une plume, légère et douce. Profondément j'avais une force prédisposée à user ma vie et une âme libre qui n'avait pas peur d'exister. Je n'avais pas de briques pour construire une forteresse autour de ce petit corps que je traînais, je n'avais pas d'armes, j'admirais simplement le temps qui coulait entre mes doigts d'enfant. J'aimais avoir les yeux grands ouverts et boire les seconde, j'étais assoiffée, je courais à la déshydratation, la tumeur de ma folie grossissait, il m'en fallait toujours plus. Je voulais ressentir. Comme une gamine je crevais d'envie d'exister à en abîmer mes contours. Je voulais vivre entre deux lignes et j'aimais tendrement cet instinct sauvage que je planquais sous des airs de jeune fille calme et bien élevée. Je ressemblais à une poésie, j'étais en fait un requiem. Je poussais toujours plus loin l'extase qui me revenait au visage en boomerang tranchant, qui déchirait les commissures de mes lèvres en un sourire immonde, le sourire de l'ange. J'étais mon propre bourreau, chaque jour un peu plus coupable. Je courais vers une mort extrêmement lente et insidieuse, je me suicidais à coup de toi et j'ai choisi de faire durer mon agonie. Ils étaient terrorisés bien avant moi devant mon regard vide de tout sauf de toi. Tu leur faisais peur quand moi je t'aimais en oubliant les limites du supportable. Ils étaient méfiants et angoissés par cette résignation sourde que je leur imposais. Je ne voulais rien comprendre mais les années ont poli ma peau, laissant affleurer la lucidité au coin de mes lèvres parfois. Le mal était en moi, profondément enfoui dans mes propres abîmes, inaccessible et bien planqué. J'avais l'air pleinement saine d'esprit, j'étais seulement pleine de toi. On a souri d'une même ligne, eux et moi, heureux ensemble de voir enfin entre mes doigts une fleur éclore. C'était une chrysanthème. Je me nourrissais de l'euphorie macabre de notre histoire. Je pliais tous les jours sous le poids de ta présence qui s'imposait à moi comme une évidence divine. Tout ton être appelait chez moi une soumission craintive et fascinée qui faisait peur à voir. J'étais ton ombre, noire et sans visage, jamais trop loin de toi. Mes dents s'usaient à force d'être serrées, tes façons de faire les aiguisaient. Ma mâchoire était une arme, dangereuse, mais elle ne blessait que moi. J'avais dans la bouche comme un goût de métal, c'était mon propre sang. Nous étions deux animaux sauvage, tu m'avais initiée à la saveur de la chair, pour toujours elle serait gravée sur ma langue, j'étais devenu un prédateur et je me chassais sans relâche. Je jouais au martyr, toujours mise à terre sous les coups de tes mots. J'avais peur et pourtant je cultivais cette violence souterraine, j'aménageais mon cercueil intérieur pour y enterrer mes illusions, une par une, véritable génocide. J'étais ton bras armé, le canon enfoncé dans ma bouche, j'attendais que tu me supplie de presser la détente. J'aurais accusé le coup, la balle nichée sous mon crâne n'aurait fait que nourrir ma démence.

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"J'écris des poèmes à l'ombre des jeunes filles en pleurs"

Ils étaient sa nourriture, l'encre de son stylo. Elle les aimait tendrement et en silence, elle y pensait comme on prie.

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