Le poète et l'assassin.

J'étais le plus riche des hommes quand mes doigts couraient sur sa peau. Quand ses cheveux de soleil s'égaraient dans mon cou, et son souffle brûlant. J'étais vivant, ivre de sa bouche, j'usais sa nuque à trop y appuyer mon regard. Je n'étais personne, elle faisait de moi un prince. Rien qu'en se taisant, elle avait tout dit, éteint l'incendie qui me dévorait les tripes et me rendait violent. J'avais été un loup, je devenais un agneau. Quand elle s'est enfuie, j'ai attrapé la rage, alors je lui ai fait jurer de ne plus jamais venir, laisser des cheveux partout dans mon minuscule appartement. Je croyais avoir raison, j'étais un assassin, j'avais peur qu'elle fasse de moi un poète.