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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 16:33

Blue Triangle III by ElifKarakoc

 

(Photo : Blue Triangle III - ElifKarakoc - Deviantart)

 

     

      Je me suis trompé. Toute ma vie à genoux devant son ombre, ma peau collée à celle d'une autre, la tienne qui me repousse un peu plus chaque minute. J'ai une nausée indélébile, tes yeux me dévorent avec une tristesse infinie et je n'éprouve que du dégoût. C'est son sang qui coûle à flot dans mes veines et qui m'interdit de mourir. Tu as entassé les espoirs sur moi, persuadée que j'avais changé dans tes yeux, que je m'étais rangé pour toi. J'ai couru après l'espoir violent de lui convenir un jour, je ne me sentais pas digne de ses airs sérieux, concentrés devant ses livres grands ouverts. J'essayais de m'habituer au calme, à la légèreté des choses qu'elle promenait partout avec elle. Je me suis coulé dans sa vie, comme si je la connaissais sur le boût des doigts, simplement pour qu'elle veuille encore une fois, une ultime fois, poser les yeux sur moi et ne jamais les retirer. Je n'y ai gagné que ta reconnaissance naïve, persuadée que je devenais meilleur pour tes sourires. Je t'ai menti chaque seconde, j'ai menti aux enfants dans les yeux desquels je ne reconnais pas les siens. Je ne les connais pas, mes sourires sont un leurre, je les déteste amèrement de n'être que des produits de ton corps. Je n'ai rien à voir dans leur vie, je ne suis que le géniteur de ces deux gueules d'ange qui me courent après en m'appelant "papa", sans comprendre qu'il m'ont perdu à la seconde où ils ont été conçus. Rien ne lui ressemble ici, elle n'est nulle part. J'ai voulu m'en débarasser, effacer toute trace de son existence brisée en mille morceaux par ma faute. Je suis le coupable de notre échec, parce que j'avais peur, j'étais terrorisé par l'idée de la perdre. Je crève de son absence, mais l'idée de sa fuite me consumait vicieusement, violemment, elle était plus forte que moi, plus forte que ses murmures la nuit au creux de mon cou qui me juraient de m'apartenir pour toujours.

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"J'écris des poèmes à l'ombre des jeunes filles en pleurs"

Ils étaient sa nourriture, l'encre de son stylo. Elle les aimait tendrement et en silence, elle y pensait comme on prie.

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