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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 19:49

since you are gone by strany

 

 

J'ouvre les yeux sur sa peau très près de ma bouche, je peux sentir son odeur. J'ai dormi contre son corps un peu froid, après avoir usé la nuit, mes doigts courant partout sur elle. Je sais qu'elle dort profondément quand je la désire à me brûler. Dans le lit anonyme de cet hôtel anonyme, on a fait l'amour désespérément. Je sens encore ses ongles dans ma peau. Elle était magnifique, entièrement nue devant moi, les courbes de ses fesses, ses seins sous mes doigts. Ces instants nous ont avalés, elle ne vit que dans mon ombre tout le jour, et ces nuits sont notre nourriture. Nous ne sommes plus qu'un pendant des heures entières, comme pour un sursis. Elle n'est plus triste ces nuits là. J'entends sa voix se briser contre les murs blanc, dans des cris sauvages. Elle s'offre entièrement à moi, elle n'est jamais autant elle même que quand elle fait parler son corps. J'ai tous les droits sur sa peau, je m'applique à la faire se révéler. Je vois son dos cambré, ses hanches aller et venir contre moi. Je vois son ventre tendu, je pose une main son sein, je capture ses yeux dans les miens. Je vois ses cheveux s'envoler, glisser, je les sens courir dans mon cou, sur ma bouche, sur mon torse. Je vois ses cuisses, ses genoux, ses mollets, ses chevilles, ses pieds. Je vois sa bouche et ses dents qui m'effleurent, qui me mordent. Je vois sa langue. Je vois tout dans un nuage de sensations puissantes, viscérales. On s'épuise à s'aimer, jusqu'à l'explosion finale, la plus belle, la plus pure. Celle qui laisse place à la paresse de l'intense plaisir de notre union charnelle, quand, essouflés, on transpire à s'embrasser encore, quand on sent affleurer à notre conscience comme une évidence que nous ne sommes vrais qu'ensemble.

 

Et puis vient le sommeil dont on veut se défaire mais que l'on aime passionnément parce qu'il nous prouve que cette étreinte nous a apaisés. Je dors peu auprès d'elle, je la regarde beaucoup dans toute la sérénité qui l'enveloppe. Elle dort pour ne pas compter les heures. Elle est rageusement anxieuse du temps qui s'écoule entre ses doigts. Elle regarde la pendule et calcule le temps qui reste, sans cesse, jusqu'à ce que le compteur atteigne zéro, jusqu'à ce que je l'abandonne. J'aime aussi qu'elle se repose, je peux la quitter en douceur, après une douche froide pour éteindre le feu que la vue de son corps nu sous les drap a allumé. Je m'habille dans un silence religieux, fume une dernière cigarette en la bouffant des yeux, et je fuis, comme un voleur, vers mon agonie. Je n'imagine pas ses yeux perdus sans moi dans la chambre sans vie d'un hôtel minable, ni ses cernes d'avoir dormi d'un sommeil troublé sous ses airs paisibles, ni les larmes au fond de sa gorge qu'elle refuse de verser, ni la détresse dans ses entrailles, le trou noir, le vide. Elle sait que je reviendrai la kidnapper pour une nuit, pour survivre, savoir qu'elle existe toujours et qu'elle m'aime à crever.

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"J'écris des poèmes à l'ombre des jeunes filles en pleurs"

Ils étaient sa nourriture, l'encre de son stylo. Elle les aimait tendrement et en silence, elle y pensait comme on prie.

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